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Une entrevue de Cendrix Bouchard, crédit photo d’entête: MMPhotoSA

Ellie refuse d’être catégorisée comme une coureuse de sentier ou de route. 

“Je suis une ultramarathonienne” me dit-elle. Ses nombreuses victoires autant sur route que sur sentier font d’ailleurs foi de sa grande polyvalence. Elle vient tout juste de remporter le volet féminin de l’ultramarathon de route Comrades en Afrique du Sud. Cette course historique s’étend sur les 89 kilomètres entre les villes de Durban et Pietermaritzburg. L’événement existe depuis 1921 et compte un maximum de 18 mille participants. Fait intéressant chaque année on inverse les villes de départ et d’arrivée ce qui fait qu’une année sur deux cette course a un profil montant et l’autre année un profil descendant.

Cette année la course était descendante et Ellie l’a terminée en 6:18:12. Une victoire d’autant plus appréciée qu’elle était montée sur la deuxième marche du podium deux ans plus tôt.

“Je voulais vraiment gagner cette course” m’a confié l’athlète.”  En raison de l’histoire de cette course et du défi que le parcours représente” a-t-elle enchaîné. Ça n’a pas été chose facile, “Je ne sentais pas que j’avais de bonnes jambes à certains moments et il y a eu des moments difficiles mais j’ai réussi à surmonter ces obstacles”.

Ellie Greenwood a terminé 2e chez les femmes avec un temps de 2:23:50 Crédit Photo: Brian McCurdy

Ellie Greenwood a terminé 2e chez les femmes avec un temps de 2:23:50
Crédit Photo: Brian McCurdy

Et elle s’y connaît lorsqu’il est question de surmonter des obstacles. L’année 2013 a été très difficile pour elle. “En avril 2013 je me suis mis à avoir mal à la cheville, le genre de douleur qui dure un moment et qui s’en va”. Mais à la mi-mai elle apprenait qu’elle souffrait en fait d’une fracture de stress. “J’avais une fracture de fatigue au péroné”. Une pause de 8 semaines s’en suivit, mais pour une coureuse d’ultramarathon la convalescence après une telle blessure est longue. “Il faut s’arrêter, on peut continuer de courir mais c’est douloureux et ça n’aide en rien la guérison. Et lorsqu’on recommence, on ne peut pas simplement se remettre à courir comme on le faisait autant.” Ce fut donc une année de vélo, de marche en forêt et de course dans l’eau. “La course dans l’eau n’est pas l’activité la plus agréable mais au moins c’est spécifique à la course, on fait les mêmes mouvements et on garde la forme un peu.”

Je lui ai demandé si elle croyait que ce genre de blessure est inévitable pour une coureuse d’ultra distance en raison du volume élevé de course nécessaire à l’entraînement. “Je ne crois pas que ce soit inévitable” m’a-t-elle répondu du tac au tac. “Oui il y a peut-être de la répétition mais c’est aussi en raison de ma technique de course”. Une chose est toutefois exclue c’est la nutrition. “J’ai consulté une nutritionniste mais elle m’a dit que ce n’était vraisemblablement pas un facteur puisque mon alimentation est très bonne, je n’ai donc pas changé grand chose”.

 Lorsqu’elle a repris la compétition au printemps dernier elle a repris là où elle avait laissé. Elle a remporté le volet féminin du Chuckanut 50 km à Bellingham aux États-Unis en mars. Sa performance lui a valu une 11e position au classement général avec un chrono 4:11:48. J’étais présent à cette course et l’émotion était bien réelle lorsqu’elle a fondu en larmes en franchissant la ligne d’arrivée. “C’était la fin d’une année où j’ai vécu beaucoup de frustration”. Qui plus est c’est une course ou elle connaît tout le monde et tout le monde la connaît. Elle l’a d’ailleurs gagné en 2009, 2011 et 2012. Sa pire position lors de cet événement étaient une deuxième place en 2010.

 

Chuckanut 50 km 2014 crédit photo: Mylène Leblanc

Chuckanut 50 km 2014
crédit photo: Mylène Leblanc


Bucking Hell 2014 Crédit Photo: Mike Jones

Bucking Hell 2014
Crédit Photo: Mike Jones

Sa prochaine compétition aura lieu en Utah en Juillet. Elle espère faire bonne figure parmi une liste de participants très relevée du Speedgoat 50km. Elle est toutefois bien consciente qu’elle ne sera peut-être pas complètement remise de son 89 kilomètres de mai. “Comrades a été très demandant, surtout que c’est une course sur route et l’impact est plus difficile pour le corps.

 Que lui réserve l’avenir ? Elle ne le sait pas vraiment “Je suis loin d’en avoir terminé avec l’ultra mais les 2 courses les plus importantes étaient pour moi Comrades et le Western States en Californie”. Avec cette victoire en Afrique du Sud elle peut maintenant dire mission accomplie puisqu’elle a remporté le prestigieux 100 miles entre Squaw Valley et Auburn en Californie en 2011.

Nul doute que quoiqu’elle entreprenne elle aura du succès.

Voici quelques questions en rafale avec Ellie Greenwood.

  • Film de course préféré: Unbreakable, Western states 100 movie: http://www.ws100film.com/
  • Nourriture préférée pendant les courses: Les gels, Cliff aux framboises, aussi les croustilles sel et vinaigre pour le sel
  • Nourriture préférée avant une course: Pour déjeuner, un bagel aux beurre d’arachide, une banane et du thé
  • Équipement préféré pour une course: Mountain Hardware shorts
  • Course préférée: Comrades
  • Meilleurs coureurs: Ann Trason, Nikki Kimball, Kamy Semick, Krissy Moehl
  • Livre sur la course préféré: Feet in the clouds, Richard Askwith
  • Bière préférée: Granville Island ou Parallel 49 lager
  • Citation de Steve Prefontaine préférée: The only good race pace is suicide pace, and today looks like a good day to die !

Entrevue de Cendrix Bouchard

Cendrix Bouchard

Saguenéen d’origine vivant à Vancouver depuis une dizaine d’années.  Je suis journaliste pour la télévision de Radio-Canada et je suis devenu triathlète et coureur vers la fin de la vingtaine. Depuis, j’ai complété quelques marathons dont celui de Boston en 2014. Mon premier ultra a été le Chuckanut 50 km à Bellingham dans l’état de Washington et je me prépare pour les championnats du monde de triathlon ITU en Chine en 2014

Pour lire ses articles sur le Harricana.info

Twitter: cendrix