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Le samedi 19 septembre 2015, je suis passée sous l’arc de triomphe après avoir parcouru la distance de 28 km de l’Ultra-Trail Harricana. C’est un défi que je préparais depuis plusieurs mois avec beaucoup de passion.

Je me suis donc présentée à la ligne de départ, sereine et confiante. Je portais sur moi tout le matériel réglementaire et, en moi, toutes les bonnes paroles de mes amis, leurs blagues, leurs sourires et le souvenir de nos sorties d’entraînement partagées à un moment ou à un autre.

À 11 h précise, c’est le départ. Je commence à gravir, en marchant, les 2 km du mont Grands-Fonds. On m’avait bien avertie de ne pas faire l’erreur d’essayer de monter en courant, un conseil que j’ai respecté à la lettre! Une fois au sommet de cette première côte, je me suis dit : « Bravo ma fille, il ne te reste que 26 km à faire! » C’était bien parti.

Organisation impeccable, bénévoles extraordinaires et franche camaraderie sont les mots qui me viennent d’abord en tête. Il faisait très chaud et humide, il y avait des grosses roches, des racines et de la « bouette », sans oublier cette peur irraisonnée qui m’a obsédée longtemps avant et pendant ma course : la présence possible d’ours… Des ours!! Je n’en ai pas rencontré, rassurez-vous. 

Le temps en trail, à moins de faire partie de l’élite, n’a pas vraiment d’importance. On en vient même à en perdre la notion. On se fixe un objectif de distance et on le réalise.

A posteriori, une fois le parcours franchi, je constate que j’ai géré ma course de façon très conservatrice. L’énergie, l’hydratation, la nutrition, la prudence et la concentration constante pour éviter une chute ou une fâcheuse blessure et conserver un bon moral durant toute l’épreuve, voilà autant de détails avec lesquels j’ai su composer lors de cette première longue distance.

Pour résumer : oui, j’ai trouvé l’épreuve difficile, mais j’étais bien préparée et bien déterminée. Je n’ai jamais douté de ma réussite. Trop prudente, peut-être bien, car c’était mon premier vrai long trail. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre dans la « vraie forêt et les vraies montagnes de Charlevoix ». J’étais intimidée. Comme disait ma grand-mère  : « Vaut mieux arriver en retard qu’en corbillard ». C’est ce que j’ai fait. J’ai pris mon temps.

En fait, quand j’y pense, j’ai pris le temps de savourer pleinement le moment. À refaire? Très certainement, et sur une plus longue distance, idéalement. Aucune douleur à l’arrivée et dans les deux jours suivants, et deux heures de Pickleball deux soirs plus tard. J’ai bien récupéré!

« Si ton défi ne te fait pas peur, c’est qu’il n’est pas assez grand. » Voilà une citation qui m’interpelle.

Je poursuis donc mon aventure de traileuse ou de « coureuse des bois », comme certains se plaisent à m’appeler affectueusement, et on verra bien dans quels sentiers elle me mènera!

Photo : Vincent Champagne