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Je suis née au nord du 49e parallèle. Ma fragrance préférée? Le parfum de la forêt boréale, domaine de la pessière à mousse. Qu’est-ce que ça signifie? Que ça sent bon l’épinette nouère!

Mes premiers intérêts pour la course à pied se sont manifestés vers 13 ans. Je voyais mon prof de math en secondaire 2 qui faisait des marathons et, secrètement, j’admirais ses réussites. Je me disais « Wow! Comment fait-il pour courir aussi longtemps? » Après une contemplation de trois ans, j’ai décidé que moi aussi, j’allais courir.

Je dois d’abord préciser que je ne suis pas née avec une forme d’athlète naturelle…

Cependant, il y a un début à tout! J’ai pris mes espadrilles (de marche) et je suis sortie dehors. J’ai couru à 200 % de ma capacité (parce que dans mon génie de truite, c’était ça courir). Après 1,5 km, je suis entrée à la maison, vidée et pliée en deux… J’ai ensuite récupéré pendant plusieurs années.

Eh bien quoi? Je devais bien me remettre de cet interminable entrainement!

La vie étudiante

Faut dire que j’ai aussi eu mon lot de malheur en me blessant aux deux genoux en ski alpin. Après quatre opérations, dont deux greffes, j’ai mis quelques années pour me réparer.

J’ai recommencé à courir pendant mes études où j’ai dû quitter le foyer familial. J’avais le choix : étudier pendant des heures ou aller courir dehors. La course, c’est très accessible pour un budget étudiant. Mes genoux suivaient, mais je devais quand même y aller avec parcimonie. Au fur et à mesure que je devenais de plus en plus endurante, les douleurs chroniques disparaissaient miraculeusement d’elles-mêmes.

Finalement, je trouvais que c’était moins torturant de courir, à une vitesse raisonnable, que d’apprendre par cœur l’ensemble des réactions catabolisées par les enzymes du métabolisme énergétique.

Effet pervers : je n’étais pas noté sur le nombre de km parcourus. Si on tient compte que j’ai quitté le nid familial pour étudier et non pas pour courir… La réalité m’a finalement rattrapé, et ce, même si je courais de plus en plus vite.

Comme j’avais maintenant compris qu’il fallait ralentir pour mieux courir, j’ai également compris comment étudier pour mieux comprendre.

Le mot d’ordre fut : équilibre! Ce que j’oublie parfois…

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La vie d’adulte

Après Saint-Félicien, Rimouski, Québec, Sherbrooke, Québec… deux DEC, un BAC, une maîtrise, le trafic incessant, la foule humaine et l’anxiété dans le tapis, je réalise que cette vie n’est pas pour moi. Étourdie, je suis finalement de retour dans ma ville natale en 2012, à Chibougamau. Je poursuis mes objectifs en course à pied.

Alors que je suis officiellement qualifiée pour Boston et en préparation de mon 3e marathon, j’apprends que la vie est apparue en moi. Pas le choix, je mets une croix sur Boston.

Avril 2013 – attentats – je suis assise dans mon salon. Je n’ai jamais autant remercié ma grosse bedaine habitée de m’avoir évité le départ d’une course.

365 jours après Ottawa, suite à une nuit interminable, ma fille est née. Nous sommes le dimanche 26 mai 2013, il est 10 h 40.

Au fil du temps, j’ai quitté la route pour courir en forêt, dans la boue. La course est passée d’un entraînement obligé à un passe-temps, une passion, une partie de ma vie. Je cours tout simplement parce que j’aime ça. Consolider un horaire militaire entre le travail, la vie familiale et la vie de couple est parfois plus éprouvant que de courir 65 km.

Je suis la mère d’une fille de 3 ans, conjointe de l’homme le plus merveilleux du monde, prof de bio et voici ma vie intensément équilibrée.

Et le 10 septembre prochain, je courrai 80 km…

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Photo de la une : Jasmin Girard

Photo verticale : David Moore