Les évènements de courses en sentiers proposent différentes distances afin de satisfaire le plus grand nombre de participants et pratiquement toutes les organisations offrent également des courses pour enfants. L’objectif étant de permettre à toute la famille de gouter au weekend de course en offrant une version adaptée à ces futurs coureurs en puissance. Et à voir l’enthousiasme démontré par certains d’entre eux, je ne m’inquiète pas trop de l’essor de notre sport.
Que ce soit accompagné de leurs parents, de leurs amis ou seul sur la ligne de départ, ces apprentis coureurs peuvent découvrir les joies du trail à leur rythme. Pour certains le chrono n’a aucune importance tant que le parcours offre racines, roches et boue pour satisfaire leur appétit d’aventures. Pour d’autres, c’est chaque fois les championnats mondiaux de la distance et peu importe leurs états d’esprit, tous y retrouvent leur compte.
En côtoyant ces jeunes, le sourire aux lèvres et parfois la larme à l’œil, j’ai souvent l’impression de voir des versions miniatures de nous-mêmes. J’essaie alors de me rappeler ce puissant sentiment qui nous échappe en vieillissant, celui où le moment présent ne semble avoir ni commencement ni fin. Sans souci, courant libre comme le vent grâce à la légèreté de nos pas et l’allégresse de l’enfance.
Ce sont eux les vrais champions de nos weekends d’aventures. Parfois je me demande même pour quelles raisons on utilise encore des podiums par catégorie d’âges. Nous claironnons toujours que l’important est de participer. Je rêve de courses où chaque enfant porterait le numéro 1, comme c’est déjà le cas dans certaines organisations. Puis chacun aurait systématiquement sa médaille en traversant la ligne. Pour moi, ce serait la meilleure façon de symboliser l’esprit du trail qui nous est cher. Ne dit-on pas que l’important est de s’amuser, à nous de leur prouver.
Jeff Gosselin lors du Grand demi-marathon de l’isle-aux-Coudres