L’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC) entre dans les ligues majeures! Après 4 ans d’existence, l’UTHC devient une course du circuit Ultra-Trail® World Tour (UTWT). Quels sont les tenants et aboutissants d’un tel accomplissement? Entrevue avec deux des fondateurs, Sébastien Côté et Geneviève Boivin.

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L’UTWT, c’était prémédité?

Sébastien: Oui, bien sûr, ça se planifie. C’était important de d’abord faire connaître notre organisation et notre sérieux. Nous avons été parmi les premiers à adhérer à l’International Trail Running Association (ITRA) en 2013. J’ai joint le conseil d’administration au cours de la dernière année et je suis le représentant canadien. Nous sommes en contact avec les organisateurs de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc® (UTMB) depuis nos débuts également. Dans les coulisses, c’est tout le même monde. Avoir des bonnes relations avec ces gens et nous positionner parmi les grands était le début de tout.

Pourquoi ce circuit?

Sébastien: Parce que c’est celui des courses les plus emblématiques au monde! L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, en France, l’Ultra-Trail du mont Fuji, au Japon, la course Western States, aux États-Unis, celle du Lavaredo, en Italie, la Diagonale des Fous, à la Réunion, la Transgrancanaria, aux Iles Canaries, le Marathon des Sables, au Maroc, et plusieurs autres. Il manquait une course au Canada et nous voulions la devenir.

Qu’est-ce qui va changer?

Geneviève: La couleur de l’accueil va changer : le transport, la logistique, des petits détails comme le drapeau du pays du coureur sur le dossard qu’on a ajouté cette année, etc. Le tourisme sportif se développera, parce qu’on sait très bien que les coureurs ne font pas uniquement une course. Ils font un voyage. Ils participent à des courses à travers le monde pour l’expérience globale, les découvertes, le dépaysement. Le volet culturel est très fort dans l’UTWT.  

Sébastien: Pour la région, pour les commerçants et les artisans de l’UTHC, ça demandera aussi une adaptation, parce que beaucoup d’anglophones vont débarquer! 

Qu’est-ce qui ne changera pas?

Geneviève: L’authenticité de l’UTHC va toujours demeurer. Nos valeurs sont intouchables, c’est juste qu’on va maintenant les faire rayonner à l’international. On positionne le Québec comme un pôle d’envergure dans le monde du trail, mais on ne deviendra pas une grosse organisation qui fait « de la poutine ».

Sébastien: Tout ce qui nous distingue est là pour rester : le coeur de l’UTHC qui rallie les bénévoles et les coureurs, l’expérience charlevoisienne, la chaleur humaine, la nature sauvage et grandiose… On va continuer à offrir une course à la québécoise.

L’accessibilité à la course changera-t-elle?

Sébastien: Non. L’UTHC demeure une course à laquelle les coureurs de tout calibre peuvent participer, pas seulement l’élite. Il n’y a pas de qualification requise pour courir l’UTHC. Pas besoin d’amasser des points ou de participer à un tirage. C’est accessible à tous. Bien sûr, on souhaite que les coureurs augmentent progressivement leurs distances pour arriver préparés le jour où ils décident de courir 125 km. Leur expérience est plus agréable et les risques sont réduits. Se lancer sur une telle distance dans la forêt et les montagnes de Charlevoix, ça doit être pris au sérieux. Les coureurs ont tendance à augmenter leur distance d’une année à l’autre : 28-65-80-125 km, et c’est ce qu’on encourage. On s’attend à voir une migration des coureurs vers l’ultra au fil des ans. 

Geneviève: Et puis nous sommes conscients que l’UTHC est reconnue pour l’ultra. Les coureurs qui font autant de route en voiture sont plus motivés à courir des longues distances. 

Un atout auprès des partenaires?

Geneviève: Tout le monde est super heureux de cette nouvelle!

Sébastien: Nous avons la chance de compter sur un partenaire majeur, The North Face, et nous sommes heureux de lui prouver notre leadership. Même chose face nos autres commanditaires Le mont Grand-Fonds, Momentum Technologies, Sail et Valeurs mobilières Desjardins. On espère bien sûr que notre entrée dans l’UTWT sera une carte de plus dans notre jeu pour convaincre d’autres commanditaires. C’est à nous de vendre notre salade pour les trouver. On ne s’assoit pas sur cet accomplissement, au contraire, on s’en sert pour aller encore plus loin. C’est l’essence même des ultras! Voir grand, en toute simplicité. C’est ça l’UTHC.

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