Voici un gars qui ne sait pas encore comment il va souffrir

     Elle est toujours là, présente, soufflant sur ma nuque, prête à bondir et venir me troubler. Par contre, avec les années j’ai appris que je pouvais m’en servir à mon avantage, mais ce fut un combat épique et parfois déloyal. Si aujourd’hui j’ai tant à l’affronter, c’est que je l’ai laissé se nourrir et grandir pendant trop longtemps.

Il est trop facile de se laisser prendre par le piège qu’elle me  tend, mais elle s’apprivoise et peut devenir une alliée. Elle sert alors de catalyseur pour ma  progression, mais elle demeure sauvage et peut à tout moment se retourner contre moi. Cette bestiole, c’est mon orgueil, c’est ma bête noire.

Heureusement que j’ai appris, que je connais ses tactiques et sa puissance, je peux la laisser s’exprimer tout en gardant le contrôle sur mes actions qu’elle teintera inévitablement. Lorsque je me retrouve sur les sentiers avec un groupe d’entrainement ou en compétition, je dois la canaliser car elle se trouve surstimulée. Entre ma volonté et ma capacité, se trouve un fossé creusé par ces années où elle a sévi sans retenu, des années où plutôt que de trimer dur à combler l’écart avec la compétition, je me défilais vers des défis que je maitrisais plus facilement, où la bête pouvait se nourrir aisément.

S’accepter tel que l’on est, à ce moment précis, est la seule façon de progresser. Vouloir en faire trop pour compenser le manque est une recette vouée à l’échec et le spectre de la blessure plane. Le défilement vers une source de satisfaction facile n’est plus nourrissant, il ne me reste alors que la patience, la rigueur et la volonté pour arriver à mes fins. S’abreuver de petite victoire sur moi, sur ma bête et m’en satisfaire.

Un jour, on m’a dit que la meilleure façon de réussir dans la vie, c’est de choisir de faire les choses pour lequel on a le plus de compétence et de facilité, que c’était le secret du bonheur. Avec l’expérience, je sens que je retire énormément plus de satisfaction à surmonter des obstacles pour lesquels je ne semble pas être naturellement enclin à affronter et ça m’apporte une humilité qui contre balance l’égo.

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Ce même gars ayant subi des assauts répétés de sa bête.

Je vous invite à venir partager votre passion de la course en sentier avec moi  sur mon site web axé sur celle-ci : CourseEnSentier.ca ,  ainsi que sur mes fils Twitter  lprancourt et Course En Sentier.