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Glenn Tachiyama

Entrevue audio et original au bas de la page.

Quand Rob Krar a terminé 2e au Western States 100M en 2013, plusieurs ont cru qu’il sortait de nulle part.

Ses débuts sur la scène sportive internationale remontent pourtant à 1994 alors qu’il a représenté le Canada aux championnats du monde de triathlon à l’âge de 16 ans.

Il a obtenu une bourse d’études universitaire au sein de l’équipe d’athlétisme de l’université Butler en Indiana. Ses records personnels sont de 1:51 sur 800 mètres et 3:44 au 1500 mètres.

Il s’est ensuite tourné vers la longue distance et a terminé 27e au marathon de Boston en 2007 avec un chrono de 2:25:44.

C’est toutefois en 2009, qu’il se met réellement à la course en sentiers. Il s’attaque au Colorado Transrockies, un périple de 6 jours en équipe qui s’étend sur plus de 193 kilomètres et comprend 6 milles mètre de montée. Son aventure se termine avec une blessure chronique au talon. Il devra ensuite subir une chirurgie et cesser de courir pendant plusieurs mois.

Cette blessure changera sa vie car c’est lors de cet événement qu’il rencontre celle qui deviendra un jour sa femme. Qui plus est, durant les 2 années suivantes où il court très peu; elle l’incite à s’initier à l’escalade, la pêche à la mouche et le ski de randonnée au cours de l’hiver 2011 et 2012.

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 Cet hiver s’est avéré très enneigé à Flagstaff en Arizona où le couple habite et Rob Krar s’est retrouvé dans une forme splendide à force de gravir d’énormes montagnes sur ses skis. Il reconnaît d’ailleurs que ce sport demeure primordial pour lui. “C’est vital, ça me donne une période d’entraînement de 2 ou 3 mois ou j’acquiers 80 à 90 % de ma forme physique.” Le ski a aussi l’avantage d’être sans impact et permet à Krar de débuter la saison avec des jambes fraîches.

À la suite de sa première saison de ski il décide de s’inscrire à sa première course en sentiers en février 2012. “Quelques amis s’inscrivaient au 33 kilomètres à Mohab”. Même s’il avait seulement couru une fois avant l’événement pour tester sa forme, il remporte l’événement. Ce fut le premier pas vers une nouvelle carrière de coureur professionnel pour North Face.

À peine un an plus tard, le 5 mai  2013 il a réalisé le meilleur temps homologué sur le Rim-to Rim to Rim au Grand Canyon. Il s’agit ici de descendre au fond du Grand Canyon et de remonter de l’autre côté. Il faut ensuite effectuer à nouveau le même parcours en sens inverse. Rob Krar a accompli le trajet de 74 kilomètres et de 6528 mètres de montée et de descente en 6:21:47. “C’est un des plus beaux souvenirs de ma carrière de coureur.”

Le plus extraordinaire, c’est que seulement 2 semaines avant cet exploit, il avait aussi remporté une course de 80 kilomètres se qualifiant du coup pour le fameux Western States. Sa 2e place à peine 2 mois plus tard l’a fait connaître aux amateurs de course en sentiers partout dans le monde.

En 2013, à 36 ans, Rob Krar a aussi été nommé coureur de l’année par Trailrunning magazine.

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Fait particulier et pratiquement unique, Rob Krar occupe un emploi à temps complet. Il est pharmacien et son horaire est très exigeant puisqu’il travaille de nuit, 12 heures par jour, 7 jours consécutifs. Il est ensuite en congé pendant 7 jours. “Durant mes 7 jours de travail, je disparaîs complètement de la carte. » Ce système a fonctionné jusqu’à maintenant et a donné d’excellents résultats. C’est même une des raisons de son succès selon Rob Krar. « Ça m’apporte un équilibre.»

Il reconnaît cependant que ça ne peut durer indéfiniment. « Je vais probablement travailler à mi-temps ou prendre un congé prolongé de mon travail.» Il a pris cette décision après sa Victoire à Western States en juin dernier. «J’étais stressé et pas extrêmement heureux dans les semaines qui ont suivi.» Il poursuit en m’expliquant qu’il y a trois composantes essentielles à sa vie : La course, son emploi et son couple et qu’il manque un peu de temps pour ne rien négliger.

Cette année il a décidé de participer à trois courses de 160 kilomètres en moins de trois mois. Une décision risquée mais qui s’est avérée la bonne puisqu’il a remporté les 3 événements dont le Western States et Leadville. Même s’il a franchi le fil d’arrivée en premier à Leadville en août, il affirme avoir souffert comme jamais. « Les crampes ont débuté très tôt et il restait environ 130 kilomètres.» 

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Lorsqu’on enchaîne les ultramarathons de cette façon, il est primordial de ne rien négliger confie le champion. « Il y a 3 composantes: la récupération, un peu d’entraînement et le repos avant la prochaine course. Il y a un entraînement en particulier que je n’aurais peut-être pas dû faire. Je suis arrivé à Leadville un peu fatigué.» Il ajoute qu’il songeait à abandonner mais les crampes ont cessé et il ne trouvait plus de raison valable à part la douleur. Il a donc décidé de continuer.

Un seul événement demeure à son agenda: le 50 kilomètres North Face de San-Francisco au début décembre prochain. Rob Krar et sa barbe pourront ensuite prendre un repos bien mérité. Parlant de sa barbe, elle a son propre compte twitter: @RobKrarsBeard. « Je ne sais même pas qui est derrière tout ça » assure le principal intéressé. Il ajoute que ça ne le dérange pas du tout. « La personne est drôle et a beaucoup d’esprit. Pour autant que ça demeure de bon goût, ça me va. »

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Voici quelques questions en rafale avec Rob Krar: