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Vous flirtez avec l’idée de courir un ultra-trail ou vous êtes déjà en préparation? Pour votre entourage, le défi peut paraître :

A) Fou

B) Inspirant et admirable

C) Dangereux, inconscient

D) Inutile, sans intérêt

E) Contraignant 

Les remarques A et B ne vous apportent en soi rien de négatif. Au contraire, B est plutôt positif puisqu’il vous met en valeur et peut vous motiver.

Les opinions C, D et E sont négatives, mais elles ne doivent pas vous affecter. Vous devez réussir à vous en détacher pour ne pas en vouloir à ceux et celles qui ne comprennent pas l’importance de votre défi. Ça ne sert à rien de vouloir convaincre les personnes autour de soi que ce défi est fantastique, génial, trippant, hors du commun, et susceptible de faire de vous un surhomme ou une surfemme. Non, ça ne sert à rien! Ce n’est pas votre motivation. Vous voulez réaliser un ultra-trail parce que ça vous représente et parce que vous voulez vous faire plaisir. Vous n’avez besoin de personne pour approuver votre décision. À la limite, vous vous moquez de ce qu’ils pensent, car vous le faites pour VOUS.

Seulement 24 heures dans une journée

Le hic, c’est que le temps que vous devrez consacrer à votre entraînement, vous ne pourrez pas le passer avec votre entourage. La difficulté réside alors dans le fait de devoir leur faire comprendre que vous avez besoin de temps pour vous entrainer. Ça, c’est une autre histoire!

Vous ne voulez pas perdre petit à petit votre entourage, car la ligne d’arrivée de votre course serait marquée à la fois de satisfaction, mais aussi d’une certaine solitude. Cette gestion de vie personnelle et de vie sportive est propre à chacun. Il n’y pas de remède miracle, mais il faut y être sensibilisé. Apprendre à danser le tango exigerait encore plus de temps que de préparer un ultra-trail. Il y a toujours pire!

Ne perdez pas de vue vos objectifs

Les remarques positives comme A et B font toujours du bien. Il faut les prendre et en profiter, mais elles ne doivent pas non plus vous rendre avares de défis démesurés. Il faut savoir relever les défis pour lesquels vous  êtes en mesure de vous préparer, les défis qui correspondent à VOS objectifs. Ce ne sont pas les personnes qui vous admirent qui vont devoir gérer votre course le jour J. Déterminez vous-mêmes les limites que vous souhaitez repousser. Vous pourriez certainement courir avec beaucoup d’orgueil pour répondre aux attentes des autres, mais mieux vaut courir avec la satisfaction d’une bonne préparation.

Un ultra, c’est long. Il s’agit d’une course pendant laquelle vous vous retrouverez en grande partie avec vous-même. Ce sera VOTRE course et celle de personne d’autre. La valeur ou plutôt l’importance d’une course ne résiderait pas nécessairement dans la distance et le dénivelé. Elle serait dans l’intensité avec laquelle vous vivez votre course. Par « intensité », j’entends le plaisir et les multiples autres sentiments qui s’entrechoquent en vous, mais dont le bilan final devrait rester toujours positif. Vous ne pouvez pas connaître d’avance ce bilan, mais autant mettre toutes les chances de votre côté en choisissant une course qui correspondrait le plus possible à vos attentes.

Vous n’êtes pas « tout le monde »

Beaucoup de personnes se lançant dans un 100 miles ou d’autres courses « cultes » ne savent pas vers quoi elles s’en vont. Elles savent que c’est la course que TOUT LE MONDE fait, a fait ou voudrait faire, mais encore? Il peut paraître logique de se dire que si tant de monde s’y aventure, c’est un incontournable. Mais ce qui est bien pour les autres l’est-il nécessairement pour vous? Est-ce que cette course correspond à votre vision de la course? Est-ce que vous allez réussir à aimer toute cette course? On souffre toujours à un moment ou à un autre dans une course, sinon nous ne serions pas humains. Mais est-ce que le degré de souffrance sera tel que vous ne retiendrez que cela? Êtes-vous assez entrainé ou est-ce réaliste de vous y préparer pour pouvoir la vivre du mieux possible dans votre tête et dans votre corps?

Entourez-vous !

Même si votre entourage ne semble pas en mesure de comprendre réellement vos motivations et ce qui vous pousse à faire cela, il peut devenir votre sphère « de réussite », une sphère positive. Ces personnes sont celles qui vont s’entrainer avec vous, ou bien celles qui vous accompagneront à votre course, ou celles qui penseront à vous, ou celles qui seront dans votre tête pendant votre entrainement ou le jour J.  S’il ne faut pas s’attarder sur le pessimisme des autres, vous remarquerez que finalement, réaliser des choses seul, sans personne à vos côtés pour vos réussites ou vos échecs, n’a finalement aucun sens. On se bat toujours pour quelqu’un d’autre que soi, même si on ne s’en rend pas toujours compte.

Hélène Michaux - texte

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*Quelques mots sur lauteure

296790848982580clipimg14Hélène Michaux est une coureuse de trail qui a toute une feuille de route!

  • 4ème femme ITT (Ice Trail Tarentaise 65km) 2013
  • 1ère femme La Chute du Diable 50 km 2013
  • 2ème femme Bear Mountain 50 miles 2014
  • 20ème femme 80 km du Mont Blanc 2014 
  • 1ère femme La Chute du Diable 80 km 2014
  • 8ème femme The North Face Endurance Challenge San Fransisco 2014

Hélène Michaux est non seulement une athlète ultra accomplie, elle est aussi directrice de la course Estrie 50, dont la 2e édition aura lieu le 13 juin 2015. Y serez-vous?

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