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Photo : Alexis Berg

Simon Benoit : président d’honneur de l’Ultra-Trail Harricana

Tenu sous le thème de la santé, l’Ultra-Trail® Harricana du Canada (UTHC) pourra compter cette année sur la présidence d’honneur du médecin Simon Benoit, alias « Doc Benoit ». Celui qui est aussi athlète d’ultramarathon, conférencier et collaborateur pour le magazine Distances+, de même qu’ambassadeur, enseignant et médecin-conseil pour La Clinique du Coureur, est devenu une référence incontournable au Québec en matière de médecine de course d’endurance.

De l’importance d’ « atteindre l’équilibre »

Le président d’honneur est ravis du thème annuel retenu pour l’édition 2019 de l’UTHC, sous le slogan « atteindre l’équilibre ». 

« Trouver l’équilibre est un gros défi de nos jours, estime Simon Benoit. D’une part, il y a toujours trop de gens sédentaires, qui se découragent parce qu’ils ont l’impression que pour être actifs, il faut faire du sport à “fond Léon” et s’entraîner pour un marathon tous les jours. D’autre part, tu as aussi ceux qui tombent dans l’extrême de l’excès et du surentraînement. » 

Le message qu’il faut véhiculer et comprendre, croit le président, est de distinguer « actif » et « sportif ». Pour être en santé, il faut d’abord être actif, un peu tous les jours. 

Pour Simon, la course en sentier est devenue pour lui-même un traitement quotidien. « Quand je reviens du travail, je passe à la course par les sentiers du mont Royal. Ça m’aide à faire un reset en nature. C’est une sorte d’échappatoire sain de ma job stressante et un peu folle », confie celui qui court tous les jours, douze mois par année, pour aller travailler au Centre hospitalier de Verdun, à environ 7 km de chez lui.

Avant de compléter sa spécialisation en médecine, ce grand ambassadeur des déplacements actifs a fait un baccalauréat en physiothérapie et un doctorat en chiropratique. « C’est la meilleure façon que j’ai trouvée de rester actif au quotidien, d’atteindre mes objectifs sportifs tout en gardant un sain équilibre de vie », assure Simon, qui rappelle que l’activité physique doit être perçue comme un outil de gestion du stress et non comme une source de stress.

Simon Benoit lors de sa participation au 125 km en 2015

Une discipline sécuritaire 

Il est aussi d’avis que l’ultra-trail est un sport très sécuritaire, du moins si on le compare à d’autres sports « extrêmes ». La majorité des blessures sont liées au fait d’en avoir fait trop, trop vite. « Le coureur en santé et équilibré est celui qui ne se laissera pas influencer par autre chose que ce qu’il a à faire, celui que les médias sociaux ou l’opinion des autres laisseront indifférent ». La pression extérieure est l’ennemi numéro 1 du coureur, selon Simon, l’ennemi qui mène au surmenage et aux blessures dans la tête. 

Il rappelle qu’on peut mettre exactement le même nombre d’heures d’entraînement pour améliorer ses performances sur un 10 km que pour accomplir un 125 km. « Ce qui est important, c’est la démarche derrière le fait de s’inscrire à un événement de course. C’est ce que tu vas faire dans les mois qui précèdent pour arriver prêt. Et c’est cette démarche qui fait en sorte qu’on grandit. En course à pied, il n’y a aucune technologie qui peut bonifier significativement tes performances, comme c’est le cas dans d’autres disciplines sportives. Tout est dans ton entraînement. »

Une passion héritée de l’amour de la randonnée pédestre

Simon Benoit a lui-même développé son intérêt pour la nature et les montagnes étant adolescent, alors qu’il participait à des camps de plein air et randonnée dans le Maine, au coeur de l’Appalachian Trail. C’est aussi là qu’il a rencontré celle qui est devenue sa femme et la mère de ses deux enfants, Julie Émond, elle aussi une passionnée de trail running

Si Simon court en sentier aujourd’hui, c’est d’ailleurs grâce à Julie, qui lui a lancé le défi de commencer à courir, en 2014, à une époque où il n’était ni très en forme, ni actif. Pour se motiver, il a intégré le Club de trail de Montréal, qui prenait naissance. 

Après un 5 km sur piste, puis 15 km au Tour du mont Royal Brébeuf et enfin 30 km du Mont Gosford, il s’enligne la même année sur le 28 km de l’UTHC, où il demande finalement à être transféré au 65 km tellement sa progression va bien. « Ça a été un gros coup de foudre pour moi cette année-là. C’était magique. J’ai couru une bonne partie de la course avec Lucile Besson, qui a gagné l’épreuve chez les femmes. Je retrouvais mes amours de la randonnée pédestre de ma jeunesse », raconte Simon, qui a par la suite réalisé trois fois le 125 km en 2015, 2016 et 2018, et qui s’implique aussi comme bénévole avec sa famille dans l’événement. 

Simon Benoit à son arrivée de l’UTHC avec Lucille Besson en 2014

L’ultra-trail comme objet d’étude

Le fait de baigner dans le monde de la course lui a donné envie de creuser les questions de traitement et de prévention des blessures en course de trail et d’ultra-endurance. Il a même choisi de troquer une journée de travail par semaine à l’urgence pour une journée de bureau pour traiter une clientèle de sportifs. 

Simon a suivi des formations de La Clinique du Coureur, surveille de près l’actualité médicale sur le sujet, mais surtout, il en parle avec de nombreux coureurs et il essaie plusieurs choses par lui-même. « Le côté science m’intéresse énormément, suivre ce qui est publié, décortiquer les études de qualité, analyser. Mais je pense que la vérité se situe véritablement à mi-chemin entre l’expérience terrain et ce qui a été publié. Encore beaucoup de choses sont sujet à débat », insiste celui qui a couru avec des souliers maximalistes et minimalistes, essayé divers sacs d’hydratation, testé différentes façons de se nourrir, etc.

En plus de ses nombreuses chroniques sur Distances+, qui seront repartagées sur les réseaux de l’Ultra-Trail Harricana d’ici l’événement, Simon Benoit partagera quelques capsules vidéos d’information sur des enjeux qu’ils souhaitent partager avec les athlètes de l’UTHC afin de les aider à se préparer pour leur épreuve en santé et de façon équilibrée.